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Photo du rédacteurCorinne Toussaint

Hélène : le grand-père anglais

Dernière mise à jour : 28 nov. 2022


Hélène, âgée de 85 ans, vient me trouver « pour découvrir les constellations » et « comprendre sa susceptibilité. »

Elle me raconte que son grand-père était un anglais de « bonne famille » prénommé Frédérick-William. Il était marié et séparé de sa première femme « qui n'avait plus toute sa tête » quand il a pris à son service une jeune veuve, Célestine.

Ils ont vécu une histoire d'amour cachée et ont eu ensemble trois enfants, (dont la plus jeune sera la maman d'Hélène).

Les enfants, nés de cette union secrète, étaient considérés comme des bâtards et portaient donc le nom de leur mère. Célestine souffrait de vivre « dans le péché » et de ne pas pouvoir aller à l'église.

Quand Hélène s'est mariée, son père lui a demandé : « Il le sait ton mari, qu'il épouse la fille d'une bâtarde ? ». Plus de soixante ans, après, Hélène en est encore mortifiée.

La veille de sa constellation individuelle, Hélène a découvert un « seing » de son grand-père. Elle me le fait admirer. C'est un petit tampon personnalisé, utilisé pour fermer les lettres avec un cachet à la cire.

Elle m'a aussi apporté son arbre généalogique, le vrai. J'attire l'attention d'Hélène sur le fait que dans sa famille, il y a plein de Frédérick (avec un k, comme le grand-père), d'Erick (idem) et de William.

« Oh c'est vrai ? Je n'avais pas remarqué ! »

Je lui propose de réhabiliter Frédérick et Célestine en tant que couple et parents de la maman d'Hélène.

Entre autres déclarations de vérités et restitutions, je demande à Hélène de parler pour sa maman et lui fait dire :

« Maman, merci de m'avoir donné la vie, je te rends ta peur de vivre dans le péché et ta honte ».

« Papa, merci de m'avoir donné la vie. Tu ne m'as pas reconnue officiellement et j'en ai souffert, même si je sais que tu ne pouvais faire autrement. Légitime ou non, je suis une enfant de l'amour que tu as porté à ma mère ».

A ce moment, Hélène est très émue. Je lui propose d'ajouter à sa constellation « la susceptibilité » comme elle a choisi de la nommer.

Elle me dit que ça l'handicape beaucoup et lui fait mal à l'estomac.

Et que ce sont les Soeurs de l'internat qui lui ont reproché d'être tellement susceptible !

Pour terminer la constellation, je l'invite à dire : « Oui, je suis parfois susceptible. Et alors ? J'accepte de ne pas être parfaite ».

Elle ne veut pas répéter la dernière partie. Je lui demande : « Pourquoi pas ? Tu veux donc être parfaite ? ». « Oui ! » « Ah,ah ! tu veux être une sainte ? Et comme ça, les Soeurs seront contentes ».

Elle se met à rire... et je choisis de clôturer la constellation sur ce moment de détente.

Corinne Toussaint - Constellations familales

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